GUERRIERES, 2012 - 2020
Barbara Cardinale explore les mille et une facettes de la femme en affublant ses personnages de traits zoomorphiques. Biche, louve, aigle, lapine, la féminité se pare de tendresse, de malice ou de griffes avec un schéma iconographique qui se répète par séries. L’artiste utilise la technique du transfert pour le corps sur lequel elle greffe ensuite, de différentes manières, des parties d’animaux. Vus de dos ou de face, le buste nu, ces personnages féminins se démultiplient tout en retrouvant chacun une identité originale, grâce aux éléments qui sont rajoutés. L’image transférée perd de sa consistance réaliste pour devenir une ombre, un concept dématérialisé, surréaliste aussi grâce à la liberté avec laquelle les animaux viennent s’intégrer aux corps humains. L’hybridation est amenée avec une telle subtilité qu’il est difficile de discerner la prédominance de l’humanité ou de l’animalité. Du personnage, on bascule dans la dimension de la métaphore, qui affleure presque naturellement de cette union poétique. La force évocatrice des images brosse un portrait sans complaisance de la nature féminine, avec une certaine brutalité, soulignée par le rendu estompé du dessin qui devient une trace, un reflet ne gardant que l’essence concentrée du message.
 
Nicole Kunz,
historienne de l’art et directrice du Cendre d’art la Villa Bernasconi
et de la galerie La Ferme de la Chapelle à Lancy.
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